Les Français et les écoles catholiques

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Voilà les résultats d’un sondage Ifop sur ce que pensent les Français de l’école privée d’obédience catholique.

Lecture (revendiquée comme personnelle)
1/ De façon globale : vive la liberté de choix. Ce qui prouve que, malgré les tempêtes successives, le bateau tient la mer. Pour un moment encore.
2/ Si le « oui » l’emporte pour une école catho, ce serait encore mieux sans le côté catho… Nous voilà rassurés, nous sommes bien en France. Comme d’habitude, on veut que ça bouge, mais pas que ça change.
3/ Nous sommes dans un sondage de sourds. Pourquoi ? Parce que le sondeur parle de « temps spirituels », les sondés entendent « messe »… Et l’évêque, au nom de l’Église en France (article dans La Croix, voir ci-dessous), tempère en disant « catéchisme ».
4/ La Croix tente une petite ouverture et ajoute un couplet : « Lutter contre l’ignorance religieuse ».

Analyse (revendiquée comme personnelle)
1/ Le sondeur, manichéen par vocation, tient à fracturer les positions des sondés en utilisant le terme « temps spirituels ». C’est mieux quand les chiffres sont bien tranchés et, en plus, ça met un peu de buzz dans les canards (quand ceux-ci daignent reprendre l’information).
2/ L’évêque refuse d’envisager toute forme d’évolution. On l’entend nous dire : « Non, non, non ! Tout va bien, on reste maître à bord, et puis un peu de catéchisme et une prière de temps en temps, ça n’a jamais fait de mal à personne. »
3/ Clémence, la journaliste de La Croix, tente une ouverture vers la culture religieuse. Son point de vue est laminé par notre évêque, qui agite la liberté de conscience alors que ce n’est pas la question.

Point de vue (idem)
1/ Les gens inscrivent librement leurs enfants dans l’école de leur choix et, en toute connaissance de cause, acceptent ses principes, ses buts, ses méthodes et ses objectifs.
2/ Les établissements catholiques sous contrat se doivent de respecter à la lettre (et encore plus à la lettre que les établissements publics, puisqu’ils se savent observés) les termes du contrat qui les lie à l’État (c’est la loi).
3/ Les « temps spirituels » peuvent être parfaitement organisés dans le « temps et l’espace scolaires », mais en aucune façon dans le cadre des « programmes scolaires ». Les sondeurs et les Français qui répondent à ces sondeurs se doivent d’approfondir les nuances entre ces deux moments d’école. Et là, Mgr Rougé, la participation de chacun est laissée à sa totale liberté de conscience.
4/ Quant à la « lutte contre l’ignorance religieuse », elle est suffisamment présente dans les programmes (notamment en EMC et dans le Socle Commun de Connaissances de Compétences et de Culture) pour envisager une vraie heure dédiée abordant tous les sujets religieux que les jeunes doivent appréhender afin d’affûter leur esprit critique. L’heure étant évidemment obligatoire puisqu’elle entre dans le cadre des « programmes scolaires ».


Et vous, qu’en pensez-vous ?

Je vous propose deux étapes pour cadrer un échange sur ce sujet :

1. Dans un premier temps (en groupe) :

  • Épluchez le sondage ;
  • Lisez l’article de La Croix ;
  • Échangez méthodiquement : votre lecture, votre analyse, votre point de vue.

2. Dans un second temps (en groupe) :
Approfondissez un ou plusieurs points que le groupe maîtrise moins bien.
Par exemple :

  • Les écoles sous contrat : quels droits et quels devoirs ?
  • Le programme d’EMC : que contient-il ?
  • Le Socle commun de connaissances, de compétences et de culture : qu’est-ce que c’est ?
  • La lutte contre l’ignorance religieuse : quelles priorités ?
  • Etc.

Pace e bene
Pmg