Catholiques : déjouer le déclin

Au-delà de la prise de conscience d’une plus grande diversité religieuse sur le territoire français, cette enquête publique, officielle et objective, permet de dégager quelques tendances dures. Ces tendances devraient orienter (urgemment) les pastorales des diocèses de France afférées à d’autres tâches comme celle d’essayer de sauver quelques vieux meubles branlants sur un radeau mal ficelé, afin de traverser un océan de nostalgies, de certitudes et de lamentations.

Une lecture plus fine devrait conduire les responsables catholiques à poser les bonnes questions qui, en filigrane, laissent entrevoir de possibles réponses.

Déroulement d’un débat structuré (une heure minimum)

– Introduire l’échange. (3 min)
– Projeter les 6 slides, les unes après les autres, en laissant le groupe échanger librement. (12 min)
– Relancer le débat autour du premier point névralgique suivant en invitant le groupe à réagir et à suggérer d’autres pistes que les deux proposées. (10 min)
– Effectuer de même pour les trois autres points névralgiques. (30 min)
– Conclure l’échange. (5 min)

Quatre points névralgiques

1/ Si la moitié des Français déclare ne pas avoir de religion, c’est que beaucoup d’entre eux, baptisés enfants, décident désormais de se désolidariser de leur confession d’origine.
– Pourquoi ne plus oser se définir comme chrétiens tout en reconnaissant le fait de ne pas, plus, ou peu pratiquer ?
– Comment ranimer le substrat religieux des « retro-catholiques » en commençant par « revitaliser » les funérailles (l’évolution, ces dernières années, des annonces mortuaires dans la presse est éloquente) ?

2/ Si un Français sur trois se déclare catholique, c’est qu’au moins 20 millions de personnes sont susceptibles de revendiquer leur « affiliation religieuse » (termes du sondage).
– Comment réduire le complexe des catholiques vis-à-vis de la laïcité qui « tabouise » la religion en l’enfermant dans la sphère privée ?
– Comment rassembler tout le spectre catholique afin que l’expression « catholique » ne soit plus l’apanage des mouvances droitières comme le laisse supposer, trop couramment, les médias ?

3/ Si les catholiques sont les moins pratiquants des croyants, toutes religions confondues, interrogés, c’est que ce qui leur est proposé ne correspond pas à leurs attentes.
– Pourquoi le cléricalisme s’arc-boute-t-il de façon aussi névrotique sur la liturgie ou ce qu’il en reste ?
– Comment ne pas limiter la pratique à la messe dominicale sans pour autant remettre en question la place de l’Eucharistie comme « sommet et source de toute vie chrétienne » ? (Vatican II)

4/ Si la transmission de la religion est plus faible chez les catholiques que dans les autres religions, c’est que cette transmission s’effectue moins naturellement au sein de la famille.
– Comment redonner aux parents, grands-parents, parrains, marraines… un rôle prépondérant dans la transmission de la foi ? Ceux-ci étant persuadés que la religion est l’affaire des curés et de leurs subordonnées.
– Comment ne plus indexer les sacrements à la catéchèse avec le risque évidant de faire des premiers des objectifs et de la deuxième un parcours programmatique scolaire ?

Pmg (14 mai 2023)


La diversité religieuse en France (sondage INSEE)

La diversité religieuse en France transmissions intergénérationnelles et pratiques selon les origines

En 6 diapositives, l’INSEE (2023) brosse le tableau global de la diversité religieuse sur le territoire national.

En téléchargement vous trouverez :
> Le diaporama
> Le document de présentation réalisé par Lucas Drouhot (Utrecht University), Patrick Simon (Ined et ICM) et Vincent Tiberj (Sciences Po Bordeaux).

En lien la source publique de ces données : Cliquez ici

En 2019‑2020, 51 % de la population de 18 à 59 ans en France métropolitaine déclare ne pas avoir de religion. En augmentation depuis dix ans, cette désaffiliation religieuse concerne 58 % des personnes sans ascendance migratoire, 19 % des immigrés arrivés après 16 ans et 26 % des descendants de deux parents immigrés.

Si le catholicisme reste la première religion (29 % de la population se déclare catholique), l’islam est déclaré par un nombre croissant de fidèles (10 %) et confirme sa place de deuxième religion de France. Le nombre de personnes déclarant une autre religion chrétienne augmente également, pour atteindre 9 %. La fréquence et l’intensité de la pratique religieuse varient en fonction de la religion déclarée : seuls 8 % des catholiques fréquentent régulièrement un lieu de culte, contre un peu plus de 20 % des autres chrétiens, des musulmans et des bouddhistes, et 34 % des juifs.

Les processus de transmission religieuse entre générations façonnent le paysage religieux sur le long terme : 91 % des personnes élevées dans une famille musulmane suivent la religion de leurs parents. Cette transmission est très forte aussi chez les juifs (84 %), elle est moindre chez les catholiques (67 %) et chez les autres chrétiens (69 %). À caractéristiques identiques, le fait d’avoir grandi dans une famille d’ascendance religieuse mixte ou catholique est déterminant dans le processus de sécularisation des descendants d’immigrés.

Sources : Insee Références – Édition 2023 – Dossiers – La diversité religieuse en France : transmissions intergénérationnelles…

Une série d’articles publiés en marge de ce sondage (pour la réflexion et pas pour l’adhésion)