Le chemin du désert

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Où, quand et pourquoi ?
Au cours d’une récollection, d’une soirée de prière, pendant le Carême ou avec un groupe de confirmands pour célébrer autrement le mercredi des cendres, ce temps de méditation donne l’occasion de s’isoler au désert. Un désert symbolique dans un lieu symbolique : une crypte, une clairière, une chapelle en pleine campagne, au pied d’un calvaire…

Qui, comment et avec quoi ?
Le nombre optimum pour cette démarche méditative se situe entre 20 et 40 personnes. Le matériel nécessaire pour ce temps de prière permet de l’organiser en pleine nature.
> 40 feuilles (A4). Sur chaque feuille une citation évangélique (image ci-contre).
> Autant de feuilles que de participants. Sur chaque feuille est reportée les 40 citations (image ci-dessous).
> Autant de cœur découpé dans du papier adhésif rouge que de participants (pour une célébration d’entrée en Carême, ces cœurs sont remplacés par de la cendre).
> Stylos, ficèle, punaises, ciseaux, etc.

Déroulement

Quarante phrases de l’Évangile sont affichées dans tous les coins de l’église.
Par exemple : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » (Matthieu 5, 48) ; « Je suis la lumière du monde. » (Jean 8, 12) ; « Ne crains pas, crois seulement. » (Marc 5, 36)
[ci-dessous : une sélection possible de 40 citations]

L’animateur demande aux participants de prendre le temps de passer de l’une à l’autre, peu importe l’ordre, et de s’en imprégner. Une musique appropriée installe un climat de méditation silencieuse.

Chacun retient plus particulièrement un de ces passages et regagne tranquillement sa place.

L’animateur remet à chacun une feuille sur laquelle sont reportées les quarante phrases de l’Évangile. Toujours de façon personnelle, chacun traduit le passage d’Évangile qu’il a retenu en un acte concret et précis, à vivre dans les jours à venir. Il le note, en quelques mots, en regard de la phrase de l’évangile qu’il a choisi.

L’animateur demande aux membres du groupe de former des binômes. Ainsi, par deux, ils échangent leur choix et leur décision.

Au bout d’une dizaine de minutes, l’animateur appelle le premier binôme et demande à chacun de prononcer à l’intention de son partenaire une phrase comportant le passage d’évangile retenu et sa décision (voir les exemples ci-dessous).

Devant toute l’assemblée, Léopold s’adresse au deuxième membre de son binôme : Léna.
« Léna , tu as choisi cette phrase de l’évangile « Aimez vos ennemis » et tu as décidé de te réconcilier avec un de tes proches : Léna, ouvre ton cœur à l’Évangile. »
Et joignant le geste à la parole, Léopold pose sur la poitrine de Léna un cœur réalisé dans du papier adhésif que lui tend l’animateur.
Léna, à son tour, prend alors la parole.
« Léopold , tu as choisi comme phrase de l’évangile « Dieu est amour » et tu souhaites te rappeler cette phrase et la redire chaque soir avant de te coucher : Léopold, ouvre ton cœur à l’Évangile. »
Puis, Léna pose, à son tour, un cœur sur la poitrine de Léopold.

Pendant que le binôme (Lena/Léopold) laisse la place au binôme suivant, l’assemblée reprend le refrain du chant « Où es-tu, je te cherche mon Dieu ? ».

Remarques

  • Les participants gardent les feuilles et sont invités à poursuivre personnellement ce chemin de désert en choisissant d’autres passages et d’autres actes concrets à vivre tout au long du Carême.
  • Les cœurs peuvent être remplacés par des cendres à déposer sur le front ou le creux de la main de son partenaire.
  • La phrase à prononcer sera adaptée en fonction de la démarche retenue.
  • Ce temps de partage peut également s’intégrer dans le déroulement plus traditionnel de la liturgie des Cendres, dans une célébration pénitentielle, un temps de prière lors d’une récollection, une veille de nuit…

Un chant pour accompagner la démarche

Où es-tu, je te cherche mon Dieu ?

Auteur : Pierre Michel Gambarelli
Compositeur : Jean-Pierre Kempf
Editeur : Studio SM
Cote Secli : M234 / L234

Où es-tu ? Je te cherche mon Dieu,
Chaque jour et chaque nuit,
Où es-tu ? Je te cherche mon Dieu,
A chaque instant de ma vie.

1
Es-tu dans le regard et la main du mendiant
Au bord de la détresse ?
Es-tu dans le regard de celui qui attend
Un signe de tendresse ?

2
Es-tu dans l’ouragan sur la mer agitée,
Au creux de la tourmente ?
Es-tu dans l’ouragan que tu peux apaiser
De ta voie rassurante ?

3
Es-tu dans le jardin de la nuit déchirée,
Au terme du voyage ?
Es-tu dans le jardin de la vie retrouvée,
Après le long passage ?

4
Es-tu ce pèlerin rencontré en chemin,
Aux heures d’ignorance ?
Es-tu ce pèlerin qui partage le pain
Et ouvre à l’espérance ?

Usages
•Célébration pénitentielle.
•Préparation pénitentielle.
•Récollection.
•Mercredi des Cendres.
•Temps de Carême.
•Temps de prière.

Commentaires
– Une question sans cesse sur les lèvres de l’homme : « Où es-tu mon Dieu? ». Une question posée et reposée comme un refrain sans fin. Chacun de nous, chercheur de Dieu, connaît sans doute les éléments d’une possible réponse.

– Et si les couplets tentent d’ouvrir des pistes, ils resteront interrogatifs car la question est trop personnelle pour figer définitivement ce début de dialogue entre l’homme et son Seigneur.

– Chacun des couplets de ce chant correspond à un passage d’évangile où des hommes et les femmes rencontrent ce Jésus qui vient bousculer leurs existence.

Couplet 1
La guérison de Bartimée, l’aveugle de Jéricho
Marc 10, 46-52

Mendiant : Le texte nomme Bartimée comme un mendiant aveugle.
Détresse : Son cri désespéré – « aie pitié de moi » – exprime sa détresse physique et intérieure.
Regard : Le fait qu’il retrouve la vue est un double symbole : le regard physique rendu, mais aussi un regard intérieur transformé.
Signe : L’acte de guérison est un signe messianique fort, une manifestation de la compassion divine.
Tendresse : L’attention personnelle que Jésus lui accorde, le fait qu’il s’arrête, qu’il l’écoute, qu’il lui parle avec douceur – tout cela manifeste une tendresse profonde.

Couplet 2
Jésus calme la tempête
Marc 4, 35-41 (Matthieu 8, 23-27 et Luc 8, 22-25)

Ouragan : Le mot tempête est habituellement utilisé pour parler de cet épisode sur la mer de Galilée.
Mer agitée : La mer se déchaîne, les vagues menacent la barque. La scène est celle d’une mer en furie, d’une tourmente maritime.
Apaiser : Jésus calme la mer et le vent : « Silence, tais-toi ! … Et il se fit un grand calme ».
Voix rassurante : Jésus paisiblement s’adresse avec autorité à la mer et Jésus rassure ses disciples : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? »

Couplet 3
Marie Madeleine au tombeau vide
Jean 20, 1-18

Jardin : Jésus est confondu avec le jardinier car le tombeau se trouve dans un jardin (Jean 19, 41).
Nuit : L’événement se passe au matin, alors qu’il fait encore sombre, c’est encore la fin de la nuit.
Fin du voyage : Pour les disciples, la crucifixion semblait être la fin du chemin. Ils croyaient que tout était perdu.
Passage : La Résurrection est le passage par excellence de la mort à la vie, du désespoir à l’espérance.
Vie retrouvée : Le Christ ressuscité est la Vie retrouvée, pour lui-même et pour ceux qui croient en lui.

Couplet 4
Les disciples d’Emmaüs
Luc 24, 13-35

Pèlerin : Les disciples sont des voyageurs sur une route de foi, pèlerins de l’espérance perdue puis retrouvée.
Chemin : Le mot « chemin » revient plusieurs fois. C’est un chemin de transformation intérieure.
Ignorance : Ils ne reconnaissent pas Jésus, ils ne comprennent pas les événements – leur cœur est dans l’incompréhension, la désespérance.
Pain : Jésus est reconnu à la fraction du pain, geste eucharistique et de communion.
Espérance : Le récit commence dans la tristesse (« nous espérions… »), mais se termine dans la joie et la foi retrouvées.

Autour de ce chant (cliquez le lien ci-dessous)
– Enrichissements
– Deux versions mp3
– Partition pdf
– Polyphonie (guide-chant pour apprendre les 4 voix)
– Méditation