Une technique pour débattre

Une façon de « visibiliser » le débat et, donc, de le rendre plus concret, plus engageant, plus participatif pour des élèves n’ayant pas d’expérience dans l’art de la controverse.

Il s’agit de :

  • donner la parole aux élèves avant d’assener des vérités toutes faites ;
  • d’associer le corps à la parole pour rendre celle-ci plus crédible (joindre le geste à la parole) ;
  • faire des choix, d’argumenter sa position et au passage de la faire évoluer jusqu’à être capable de changer de camp sans se renier, sans perdre sa crédibilité et sans être désavoué par l’ensemble du groupe.

Autant les élèves sont capables d’argumenter de façon remarquable, autant leurs lacunes culturelles limitent la profondeur et la pertinence de leurs points de vue.

Cette technique favorise l’acceptation par les participants que les réponses aux questions qu’ils se posent sont multiples et parfois diamétralement opposées.

C’est dans le spectre de l’envisageable, du possible, du relatif et autres nuances de gris que chacun est appelé à se forger une opinion correspondant aux valeurs qui étayent son existence.    

Le principe

Prévoir une ligne de séparation dans la salle (une corde, du papier essuie-tout, etc.) ;
Cette ligne symbolise une rivière pleine de crocodile : impossible de rester dedans.

Il faut être d’un côté ou de l’autre et choisir son camp.

Le déroulement

1/ L’enseignant lance une affirmation.
2/ Les élèves debout, se positionnent en se plaçant de part et d’autre de la ligne.
3/ Les élèves argumentent leur choix et, le cas échéant, changent de camp.

Exemple

Première étape
1/ « Peut-on changer de religion ? » Pour le « oui » du « côté fenêtre »/pour le « non » du côté porte.
2/ Chaque camp s’exprime en commençant par donner la parole au camp numériquement moins important.
3/ À l’issue de cet échange ceux qui souhaitent changer de camp s’exécutent.

Deuxième étape
1’/ « Qui connaît quelqu’un qui a changé de religion ? » Je connais (fenêtre), je ne connais pas (porte).
2’/ Expression de chaque camp.
3’/ Changement de camp.

Troisième étape
1 »/ « Cela pourrait-il vous arriver ? » Oui (fenêtre) / Non (porte).
2 »/ Expression de chaque camp.
3 »/ Changement de camp.

À l’issue de ces trois étapes, l’enseignant, d’une part, présente une courte synthèse des échanges et, d’autre part, apporte des informations en distinguant les champs disciplinaires : ce qui appartient à l’histoire, à la sociologie, à l’ethnologie, à la législation française et celles de différents pays… mais aussi aux cultures, aux traditions, à l’actualité, aux témoignages…  

Évaluation
À la fin de cet échange (pris comme exemple) et en fonction des objectifs de départ fixés pour son groupe, l’enseignant vérifie que les notions suivantes sont clarifiées :
– liberté de culte ;
– liberté de conscience ;
– neutralité de l’État ;
– athéisme ;
– conversion ;
– apostasie ;
– credo ;
– baptême ;
– débaptisation ;
– etc.

Supports (valise pédagogique Zip en libre léchargement)

Poursuite de la réflexion autour de quelques documents et de quelques témoignages forts
> Déclaration des droits de l’homme
> 131015 – Rappel à la loi à propos de la laïcité et du fait religieux
> 090601sh – Qu’est-ce qui change quand on change de religion
> 170419 – Pourquoi j’ai quitté l’islam
> 190617lx – Ils s’éloignent de l’Église sur la pointe des pieds
> 201218 – Déculturation du religieux – le rap conscient comme expression contemporaine de l’islam français

Petits rappels

Droits de l’homme (article 18)
La Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par les Nations unies définit la conversion religieuse comme l’un des droits humains : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction […] »

Chrétiens
Peut-on changer de religion ? La réponse des chrétiens est simple et exigeante à la fois : tout homme est tenu, de par son humanité créée à l’image de Dieu, de chercher la vérité en pleine liberté et aussi avec tous les moyens que sa culture et sa raison peuvent lui procurer. Puis, s’il arrive à approcher la vérité et que sa conscience l’accueille sincèrement, il doit suivre celle-ci et adhérer à l’éventuelle religion où s’exprime cette vérité.
https://www.diocese-chartres.com/peut-on-changer-de-religion

Musulmans
Même si le Coran* réprouve l’apostasie, il n’accompagne cette condamnation d’aucune peine particulière. Il part en effet du principe que la foi, comme tout ce qui concerne l’être intérieur, est du domaine exclusif de Dieu. 
Il n’existe du reste, non plus, aucun verset dans le Coran* qui appelle à condamner ou à punir corporellement, ici-bas, les personnes qui ne font pas la prière ou le jeûne du mois du Ramadan*. Ces domaines, selon la théologie musulmane, relèvent de la relation de l’individu avec son créateur, qui seul en est le juge.
https://www.croirepublications.com/croire-et-lire/islam/article/un-musulman-a-t-il-le-droit-de-quitter-sa-religion