À prendre ou à laisser

Le goût pour les pèlerinages ne faiblit pas. Une démarche qui se vit dans toutes les religions du monde et dans toutes les cultures. Le pèlerinage semble être une sorte de carrefour entre le singulier et le pluriel, entre le personnel et le collectif, entre l’individuel et l’universel.

« La pratique pèlerine entre beaucoup plus en affinité avec les tendances de la culture contemporaine. De fait, elle est mobile, modulable, limitée dans le temps. C’est un moment fort de l’existence, associé à la sociabilité des hauts lieux, et qui s’inscrit dans une rythmique du temps à l’opposé des observances régulières. » (Danièle Hervieu-Léger, sociologue) Dans toute démarche de pèlerinage se croisent itinéraires sacrés et chemins de vie.

Démarche réflexive communautaire
Le désir de pérégriner reste vivace au moins dans les têtes. Dans les faits, c’est plus complexe, car le mot pèlerinage se décline au gré des convictions, des motivations, des expériences de vie de chacune et chacun. Et pour vous, qu’en est-il exactement ?

Dans un premier temps, classez individuellement ces affirmations par ordre de préférence et, dans un deuxième temps, confrontez les réponses dans le cadre d’un échange.

Les pèlerinages sont appréciés parce qu’ils :
1/ affermissent la foi,
2/ permettent la visibilité de l’Église,
3/ rassemblent des centaines voire des milliers de croyants,
4/ sont des moments d’exception dans l’existence,
5/ favorisent le mélange des convictions
6/ nous rapprochent de la vie paroissiale,
7/ sont une invitation à s’engager dans le monde au nom de sa foi,
8/ symbolisent une sorte de communauté chrétienne idéale,
9/ comblent un déficit religieux,
10/ donnent du temps pour faire silence.

Suggestions

Après la discussion, laissant à chacun la possibilité d’expliquer les raisons de son choix et aux autres de le contester, le groupe peut prolonger la liste non-exhaustive précédente en signalant les points positifs et négatifs liés à la participation à un pèlerinage.
La fin du débat donne au groupe la possibilité de rêver du pèlerinage idéal et de lancer les premiers jalons pour l’organiser.

Démarche priante communautaire

À prendre ou à laisser (cote Secli EDIT251/D345)
Texte : Pierre-Michel Gambarelli / Musique : Jean-Pierre Kempf

Ce chant, publié en 1985, appartient à un album (Le vent des prophètes) de 12 chants créés à l’intention du mouvement scout. Ce chant, comme les onze autres, ne raconte pas autre chose que l’histoire du peuple chrétien, de ce peuple jeune et nomade où femmes et hommes se révèlent dans toute leur humanité.

Refrain
À prendre ou à laisser un peu de liberté
Un sourire, un regard, un matin sans brouillard
À prendre ou à laisser un Dieu de liberté
Partageant en chemin la parole et le pain.

Prière : Seigneur Jésus, tes paroles brisent mes certitudes, comme on brise les cordes qui entravent la liberté de se mouvoir, de respirer, d’exprimer que je suis vivant et ce que je suis vraiment.

1/ Prendre les routes du monde,
C’est enfoncer toutes les portes
Laisser ce qu’on nous raconte
C’est réveiller nos lettres mortes.

Prière : Seigneur Jésus, tes paroles me forcent à marcher en terres inconnues, à franchir mes contradictions et à oser braver l’adversité toujours à l’affût de mes failles.

2/ À prendre ou à laisser un peu de liberté
Un sourire, un regard, un matin sans brouillard
À prendre ou à laisser un Dieu de liberté
Partageant en chemin la parole et le pain.

Prière : Seigneur Jésus, tes paroles me donnent à poser sur l’autre un regard de frère. Tu aimes me savoir libre d’aimer, parce que tu m’aimes. Qu’on se le dise : je suis aimé de Dieu !

3/ Prendre les routes du monde,
C’est quitter son petit soi-même
Laisser ce qu’on nous raconte
C’est croire en l’unique “je t’aime”.

Prière : Seigneur Jésus, tes paroles secouent en moi ce qui a de plus solide comme ce qu’il y a de plus fragile. Cela me rend neuf, cela renouvelle ma vie et toute ta création.

4/ À prendre ou à laisser un peu de liberté
Un sourire, un regard, un matin sans brouillard
À prendre ou à laisser un Dieu de liberté
Partageant en chemin la parole et le pain.

Prière : Seigneur Jésus, tes paroles me ramènent à Emmaüs où, chemin faisant, tu donnes à tes mots et à tes gestes une portée hors du temps et de l’espace.

5/ Prendre les routes du monde,
C’est dénoncer chaque misère
Laisser ce qu’on nous raconte
C’est ranimer qui désespère.

Prière : Seigneur Jésus, tes paroles me portent à me tourner vers celles et ceux dont le quotidien n’est que souffrance. Je voudrais tant t’imiter, toi qui ne laisses jamais ton cœur s’accommoder du malheur.

À prendre ou à laisser un peu de liberté
Un sourire, un regard, un matin sans brouillard
À prendre ou à laisser un Dieu de liberté
Partageant en chemin la parole et le pain.

Prière : Seigneur Jésus, tes paroles sont un don total. Tu te partages à nous entièrement sans que nous puissions t’enfermer dans nos représentations humaines trop étriquées.

Prendre les routes du monde,
C’est déserter nos habitudes
Laisser ce qu’on nous raconte
C’est choisir les béatitudes.

À prendre ou à laisser un peu de liberté
Un sourire, un regard, un matin sans brouillard
À prendre ou à laisser un Dieu de liberté
Partageant en chemin la parole et le pain.

Prendre les routes du monde,
C’est donner sens à notre fête
Laisser ce qu’on nous raconte
C’est oser parler en prophètes.

Prière : Seigneur Jésus, tes paroles dispersent les superbes et renversent les puissants de leurs trônes. Les pauvres, tu les invites à la fête de Dieu. Quant aux les humbles, tu en fais tes prophètes.

À prendre ou à laisser un peu de liberté
Un sourire, un regard, un matin sans brouillard
À prendre ou à laisser un Dieu de liberté
Partageant en chemin la parole et le pain.

Prière : Seigneur Jésus, tes paroles, comme le soleil d’un matin sans brouillard, s’offrent à moi. C’est à prendre ou à laisser. Amen.

Suggestions

Au moins deux façons d’exploiter ce texte sont envisageables :

  • lire le texte dans son intégralité ou dans une version adaptée,
  • intercaler les prières entre chaque refrain et chaque strophe du chant.
    Un échange peut s’installer afin de mettre en résonnance les paroles du chant et les prières. L’une et l’autre s’éclairent-elles ? Un peu ? Beaucoup ? Pas de tout ?

Démarche symbolique communautaire

Un pèlerinage symbolique s’organise autour d’un labyrinthe d’église.

Rédigées sur différentes feuilles, les strophes et les prières du texte précédent (ou des phrases extraites des évangiles) sont dispersées le long d’un chemin (ou d’un labyrinthe) matérialisé par de la craie, des cordes ou d’une toute autre façon. Tour à tour, ou ensemble, les participants avancent sur ce chemin et, halte après halte, prennent connaissance du contenu de chaque feuille. Cette lecture précède un temps de méditation et un temps de prière partagée avant de passer à la halte suivante.
Le chant « À prendre ou à laisser » accompagne la marche.
En extérieur, cette démarche s’effectue sur un sentier ou dans les allées d’un jardin.

Pierre-Michel Gambarelli
pmg@envoix.fr
@pm.gambarelli
www.envoix.fr


Valise pédagogique en libre téléchargement

À prendre ou à laisser (enregistrement original – 1985 – Album : Le vent des prophètes)

La fiche des activités proposées autour du chant « À prendre ou à laisser »

La partition (pdf) du chant « À prendre ou à laisser ».

Le texte et la prière – version modiable (fichier Word)

Article (2018 – 2 pages) : Découvrir les labyrinthes d’églises (cathédrales de Chartres, d’Amiens, Reims, etc.) et la tradition de la danse de Pâques.

> Dossier (2021 – 30 pages) : Le pèlerinage dans les religions

Dossier (2014 – 7 pages) : Le pèlerinage, une invitation à la rencontre.

Version karaoké – avec accords de guitare : https://youtu.be/cXse31NL-Gc

Vidéo (2013 – 12min) : Les pèlerinages, phénomènes mondiaux : https://youtu.be/Fpl9CMHVHW0