Tom-Tom et Nana sont tristes

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À plusieurs reprises, ma route a pu croiser celle de Bernadette Després et toujours avec un grand bonheur et de belles parties de rigolade.

La première fois, c’était à l’occasion d’une veillée organisée dans un petit village : Yèvre-la-Ville. Dans le cadre d’une tournée, nos pas d’animateurs nous amènent dans la petite église de ce village pour une veillée de chants et de prière ayant pour thème François d’Assise. Le petit groupe de participants à cette veillée est « drivé » par une petite dame qui menait tout son monde avec autorité et bienveillance.

Bernadette Charignon m’avait contacté plusieurs mois auparavant afin d’organiser cette soirée.

Nous sommes le samedi 02 octobre 1993, il ne faisait pas chaud, mais la veillée s’est déroulée à merveille et, d’après les échos, bien appréciée.

Nous logeons toujours chez l’habitant et Bernadette nous a offert le gîte et le couvert. Ce n’est qu’en apprenant à mieux se connaître, le soir après la veillée, que je fais enfin le lien entre Bernadette et Tom-Tom et Nana. Bernadette Charignon n’est autre que Bernadette Desprès.

Comme beaucoup de parents catho, nous sommes abonnés à « J’aime lire » et il m’arrive de tomber sur cette BD et, parfois même, de l’utiliser lorsque le thème correspond à un temps de catéchèse avec des enfants.

Elle ressemblait tellement à ce qu’elle dessinait que je ne m’explique toujours pas pourquoi je n’ai pas percuté plus vite, d’autant que l’affiche réalisée pour cette veillée ne laissait planer aucun doute.

Et oui, en bas à droite…. C’est moi avec ma guitare ! Merci encore à elle de m’avoir fait une petite place dans son univers magique.

Nous sommes restés en contact depuis ce jour au gré de quelques projets, de quelques courriers et de quelques conversations téléphoniques.

En avril 2012, elle est venue à la maison en compagnie de Denis, son mari, et de Christiane Oriol (vous savez : « L’école de Madame Nicole »). Nous avions monté, avec les enfants du village, un remake sous forme de comédie musicale de « Lily Moutarde ».

« La vie comme on rit » titrait La Croix en 2019, lorsqu’enfin (ENFIN) un hommage fut rendu à Angoulême à cette grande dame de la littérature enfantine. Mais qu’il fut long à venir cet hommage. Bernadette, en parlait peu, mais ceux qui connaissait Bernadette Charignon (alias Desprès) savaient qu’elle souffrait (en silence) de ce manque de reconnaissance quant à son œuvre.

Merci Bernadette d’avoir donné le plus clair de ton temps sur cette terre à croquer la vie et à rendre le monde tellement plus joli. Merci, merci, merci !

Adieu Bernadette, nous te savons dans les bras du Père.